A pile ou face (Jeffrey Archer)
Quand ton destin se joue à pile ou face… mais qu’il te rattrape! 14/20
Le synopsis:
En 1968 à Leningrad, le jeune Aleksandr Karpenko, élève surdoué dans ses études et joueur d’échecs émérites, termine brillamment le lycée. Les portes de l’université s’ouvrent à lui. Mais, son père, considéré par le régime comme un leader syndical potentiellement influent, est assassiné par le KGB, grâce au témoignage de son « ami », Vladimir. L’avenir du jeune garçon et de sa mère, Elena, cuisinière hors pair, étant désormais compromis et dangereux, ils décident de fuir la Russie, clandestinement.
Or, le jour du départ, sur le quai, deux cargos sont en partance. L’un en direction de New York, l’autre vers Londres. Pressés par le temps, Aleksandr tire leur destin à pile ou face… Et c’est là que Jeffrey Archer excelle. Car, ce n’est pas une histoire qu’il nous conte mais deux destinées aussi similaires que dissemblables. Deux hypothèses qui mènent les deux récits de front : la vie d’Aleksandr – rebaptisé Sasha – à Londres et celle d’Alex aux Etats-Unis. Jusqu’à les confondre à l’occasion d’un retour en Russie aussi extraordinaire que tragique…
La critique :
Si l’idée de départ de ce pavé de 500 pages est originale : faire cohabiter deux formes possibles de l’intrigue, le reste l’est un peu moins. Pour autant, grâce à l’incontestable talent de conteur de Jeffrey Archer, l’histoire est empreinte de romanesque et de suspense. Mais, bien qu’on tourne très rapidement les pages du livre pour savoir comment Alex-Sasha va accomplir son destin, les deux histoires m’ont semblé convenues, sans véritable sensibilité ni émotion latente. Par ailleurs, les personnages stéréotypés sont parfois difficile à différencier, leurs destins étant finalement assez similaires.
Malgré cela, les rebondissements, revers de fortune, doubles jeux et personnages hauts en couleur aussi perfides que bienveillants ne manquent pas et fourmillent d’ingrédients à la sauce anglaise ou américaine.
Des docks de Léningrad du temps de la guerre froide à l’avènement de Poutine, A pile ou face (Les Escales éditions) est une véritable épopée de plus de trente ans entre deux continents, deux vies, deux mondes. Jeune homme extrêmement brillant, d’une intelligence exceptionnelle qui excelle en tout, y compris ses rencontres amoureuses, Sasha/Alex déjoue tous les mauvais plans. Ainsi, il sait exploiter chaque situation pour la retourner à son avantage. Mais surtout, il repère et utilise chaque faille de ses adversaires, pour devenir un homme politique dont le talent le mènera à la Chambre des Communes pour Sasha, ou fera de lui un businessman hors pair pour Alex, pendant qu’Eléna, sa mère, régale le tout Londres avec ses restaurants étoilés ou ses pizzas que l’on s’arrache aux USA.
Pourtant, certains coups de théâtre me sont parus un peu cousus de fil blanc. Les derniers chapitres et le twist final, sont, quant à eux, un peu tirés par les cheveux. Il existerait ainsi en parallèle un Sasha à Londres et un Alex aux USA qui seraient tous deux en route pour Saint-Pétersbourg quasiment instantanément, pour se présenter à l’élection présidentielle russe… Mais la conclusion de ce récit rejoint peut-être le titre du livre A pile ou face !
Ceci étant, si vous êtes amateur de formidables destinées, contées avec la trempe, la fougue et la plume d’Alexandre Dumas et que vous vous intéressez à la révolution russe, alors embarquez dans ce voyage avec Archer.
L’auteur :
Né à Londres, le 15/04/1940, Jeffrey Howard Archer est un écrivain, romancier et nouvelliste, dramaturge et ancien homme politique britannique, en tant que conseiller pour le Parti conservateur au Greater London Council (1967-1970).
En 1969, Archer est élu député de la circonscription de Louth dans le Lincolnshire. En 1974, victime d’un stratagème d’investissement frauduleux impliquant une compagnie canadienne, il démissionne.
Ruiné et endetté, il écrit alors son premier livre, La main dans le sac. Inspiré de ses mésaventures d’actionnaire floué, il se vendra dans le monde entier.
Bien d’autres best-sellers suivront. Tels Seul contre tous, prix Polar international de Cognac, Le Sentier de la gloire, prix Relay du roman d’évasion 2010. Ou encore, la trilogie Kane et Abel et la série Chronique des Clifton.
La carrière politique d’Archer s’est rétablie dans les années 1980. Margaret Thatcher le nomme vice-président du Parti conservateur en septembre 1985. Mais plusieurs scandales et controverses parsèment sa carrière. Celle-ci prend fin en 2001. Reconnu coupable de parjure dans une de ces affaires (1987) il est alors condamné à quatre ans d’emprisonnement. Il a été libéré en 2003. En prison, il a écrit ses mémoires en trois volumes, A Prison Diary (2002-2004). Il est membre du Parlement britannique pour le Parti conservateur et devient pair à vie en 1992.
Jeffrey Archer a épousé Mary Weeden (1944), une scientifique spécialisé dans l’énergie solaire, en juillet 1966. Ils ont eu deux fils, William (né en 1972) et James (né en 1974).
Le détail :
Cette intrigue est aussi basée sur l’ascension de Vladimir Poutine, de simple agent du KGB à premier ministre. En passant par son insertion dans le cercle étroit du Président Eltsine. Son incroyable et effroyable ambition et détermination y sont racontées. On peut se demander où commence et où finit la fiction !
La parenthèse :
Traduits dans le monde entier, les livres de Jeffrey Archer se sont écoulés à plus de 270 millions d’exemplaires (en 2016) dans le monde. Ils figurent régulièrement en tête des meilleures ventes dans différents domaines (fiction, nouvelles et non-fiction).
Murielle Trouve pour MassCritics
Merci pour votre article.