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La Terre est ronde comme un losange (Emmanuelle Urien)

Un hymne à la différence et à la tolérance. 16/20

Le synopsis :

Prenons notre envol et partons à la découverte d’Andrea, Alexis et Philippine, trois toulousains aux caractères et modes de vie, diamétralement opposés !

Andrea est psychologue ; elle écoute, conseille et rassure les astronautes de la station spatiale internationale en mission. D’origine allemande, plutôt rigide, voire coincée, elle reste accrochée à ses habitudes. Divorcée, elle doit supporter, une semaine sur deux, l’hyperactivité de sa fille Steffie, véritable tornade blonde de 5 ans.

Alexis, le nouveau voisin d’Andréa, est contrebassiste de jazz, dépressif et grec. Il revient s’installer à Toulouse, au retour d’une tournée à travers le monde, sur les injonctions réitérées de sa sœur Philippine, tatoueuse, lesbienne et fantasque.

Tous ces personnages si différents, si contraires, vont se rencontrer, s’affronter, se réconforter, livrer leur intimité et se rapprocher…

Trois personnages sympathiques : de l’amour, de l’amitié, de la résilience et des nouveaux projets. C’est rafraîchissant, divertissant et surprenant.

La critique :

La Terre est ronde comme un losange (Eyrolles) est un de ces livres feel good, qui fait du bien, complètement addictif en ce qui me concerne et que j’ai lu d’une traite.

Contrairement à ce que la couverture pourrait laisser entendre, il ne sera que très peu question d’espace dans ce roman. En effet, il s’attache plutôt à décrire les péripéties de trois personnages, que tout oppose et finalement que tout rapproche.
L’écriture vive, alerte, rythmée, émaillée d’expressions allemandes, bourrée d’humour et d’ironie mordante concourt à appâter le lecteur et à ne pas le lâcher jusqu’au final…

Sous l’apparence de la légèreté, cet ouvrage analyse et explore la complexité et la détresse des relations sociales et familiales et aborde de nombreux thèmes graves : le deuil, le divorce, l’hyperactivité, les relations au travail, le sexisme, les relations toxiques et d’autres que je tais pour ne pas spoiler… On rit franchement à la lecture…On peut pleurer quelques fois aussi face à ces situations cocasses et dramatiques.

Jouant avec les figures de style plus imagées les unes que les autres, l’auteur nous fait découvrir les multiples facettes de ses personnages qui, en boomerang, s’interfèrent et se découvrent, se réveillent et renaissent de leurs cendres… Manipulés sans ménagement, souvent avec humour, mais toujours avec tendresse, les personnages surprennent et dérangent par leur sincérité brutale – qui n’est souvent que le reflet de la difficulté à vivre. Au fil des pages, Emmanuelle Urien en dévoile les fêlures, leurs angoisses, les drames qu’ils ont vécus aussi. Avec finesse, l’auteure nous amène à réfléchir aux apparences qui enferment dans des cases, à la différence d’autrui qui nous rebute au premier abord.

Oui, La Terre est ronde comme un losange est un roman loufoque, qui fait du bien, mais si comme moi, vous aimez les œuvres littéraires, les vraies, avec leur style, une écriture travaillée et une certaine profondeur, alors n’hésitez pas, lisez ce roman et vous en sortirez réjoui et plein d’espoir dans l’avenir.

L’auteur :

Née à Angers en 1970, Emmanuelle Urien vit aujourd’hui à Toulouse. Après des études de lettres, langues et finance internationale, elle est aujourd’hui traductrice et écrivain. Elle a publié plusieurs recueils de nouvelles, d’abord pour Quadrature, ainsi que deux romans chez Gallimard et Denoël. Publiée dans de nombreuses revues et anthologies, elle écrit également des fictions pour Radio France (« Les petits polars » ; « Les petites histoires »).
Elle est également auteur de théâtre et musicienne…

Le détail :

Bien que cette intrigue extrêmement drôle, soit baignée dans une ambiance loufoque à l’humour noir ravageur, ce roman n’en est pas moins profond et universel. Le style d’Emmanuelle Urien a opéré sa magie. Linguiste de formation, traductrice, elle joue brillamment avec les mots, les expressions.

La parenthèse :

Si vous aimez les comédies sur la vie quotidienne parfois un peu compliquée des femmes, sur les apparences et les non-dits, comme le roman Je suis le genre de fille de Nathalie Kuperman, ou les romans de Virginie Grimaldi, vous apprécierez l’humour diablotin de La Terre est ronde comme un losange.

Murielle Trouve pour MassCritics

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