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Last Hero Inuyashiki (T1) (Hiroya OKU)

Le papa de Gantz nous pond une histoire SF poignante et violente. 14.5/20

Résumé :

Ichiro Inuyashiki est un vieillard avant l’âge, méprisé de sa famille, employé minable, à qui l’on diagnostique un cancer en phase terminal lors d’un examen de routine. Sa seule confidente et amie est sa chienne Hanako, avec qui il se promène tard le soir dans le parc en ressassant ses malheurs. Une nuit, alors qu’il pleure de désespoir de ne pouvoir annoncer sa mort prochaine à ses proches, une lumière aveuglante apparait. Il se réveille le lendemain, différent : il a été transformé en robot. La question est maintenant de savoir que faire de ses nouveaux pouvoirs…

Critique :

            Après avoir pris le temps d’installer son histoire dans le plus trivial des quotidiens, l’auteur n’hésite pas à maltraiter son personnage principal afin de nous le rendre aussi pitoyable que possible, en lui assenant mauvaises nouvelles et coups du sort. L’élément perturbateur advient alors, laissant le lecteur pour le moins perplexe quant à la suite des évènements. Le dessin, la mise en scène, les situations, tout nous pousse à nous installer dans un réalisme noir peu original (quoi que très bien agencé). C’est dans ce confortable déjà-vu que les évènements prennent une tournure inexplicable avec l’arrivée tout à fait inattendue d’entitées « extra-terrestres ».

            Dans un contexte des plus banal, le surnaturel prend soudain tout son poids, et c’est le jeu que choisit de jouer Hiroya Oku avec ce manga. La science fiction retrouve ici son rôle d’invitation à la réflexion. Cette série s’annonce en effet déroutante à bien des points de vue : la noirceur des situations fait écho à la noirceur des dessins, les expressions torturées du personnage pricipal évoque l’horreur du monde. Cependant, la possibilité de remonter la pente, de se sentir vivant en aidant son prochain, comme cela sera le cas d’Inuyashiki, nous en dit long sur son optimisme quant à la bonté qui sommeille en chacun de nous. La thématique n’est pas nouvelle, mais la fraicheur nous vient de cet anti-héros, peu attirant à première vue, mais qui en devient attachant d’humanité, alors que paradoxalement il vient de la perdre.

L’auteur :

            Hiroya Oku publie, avec plus ou moins de succès dans le magasine Young Jumps depuis 1989. Il est notamment connu pour un autre seinen manga : Gantz, dans lequel on trouvait déjà cette atmosphère réaliste, mêlée à des éléments surnaturels provoquant chez le lecteur le sentiment qu’il y a des significations, des explications cachées. La longueur de ce précédent manga présage de la complexité possible des niveaux de lecture qui seront probablement explicités dans les prochains opus de Last Hero Inuyashik, notamment avec l’apparition d’un second personnage d’importance : un adolescent ayant subi le même traitement qu’Inuyashiki.

Le détail :

            On peut d’ors et déjà remarquer certains parallèles avec cette précédente série, par exemple la scène de sauvetage du clochard. Elles sont aussi éloignées par leurs conclusions factuelles (la mort dans un cas, et une sorte de résurrection des sentiments dans l’autre), qu’elles sont proches par leur statut d’élément déclencheur d’un destin de héros défenseur des opprimés.

La parenthèse :

            C’est typiquement, dans ce premier volume du moins, une série de science fiction plus proche du genre du fantastique que de l’anticipation. Le cadre spatio-temporel nous est très proche, et, grâce à cela, les choix d’Inuyashiki nous font réfléchir. La violence et le cynisme ne visent clairement pas un public de jeunes lecteurs, mais plutôt des adeptes d’uchronie ou des lecteurs en mal de réflexions concrètes.

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Une réflexion sur “Last Hero Inuyashiki (T1) (Hiroya OKU)

  • J’ai terminé cette série il y a pas longtemps et j’ai été globalement déçue. J’ai trouvé qu’on était très loin du niveau et de la qualité de Gantz.
    La série n’est pas mauvaise en soi, mais je m’attendais à autre chose.
    Je suis curieuse de lire vos critiques sur les tomes suivants.

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