Le jardin de minuit (Edith)
Le jardin de minuit : Un parfum d’enfance et de souvenirs! 18/20
Le synopsis:
C’est le début des vacances, une période qui réjouit habituellement tous les enfants. Cependant, Tom est envoyé chez son oncle et sa tante car son frère est atteint de la rougeole. Ils vivent dans un immeuble sans jardin et avec des barreaux aux fenêtres. Pour Tom, les jours passent mais se ressemblent et l’ennui s’installe très vite. Un soir, alors qu’il ne trouve pas le sommeil, le petit garçon compte les douze coups de minuit de l’horloge qui trône dans le couloir du bâtiment… et il y en a treize ! Intrigué, il décide de se lever, et va découvrir l’existence cachée d’un immense jardin.
La critique:
Dès le premier coup d’œil, la couverture nous interpelle et annonce déjà la couleur de la bande dessinée par son aspect à la fois mystérieux et enfantin. Sans même la lire, on comprend que le récit va nous amener dans un univers parallèle, à l’opposé de celui du personnage principal.
Adapté d’un roman anglo-saxon, Le jardin de Minuit (Soleil éditions) n’est pas sans rappeler le scénario du Monde de Narnia de C.S. Lewis : des enfants envoyés chez une connaissance de leurs parents afin de les protéger de la menace de la Seconde Guerre Mondiale… une demeure aussi morose que l’hiver, une servante stricte, l’ouverture sur un monde en proie au fantastique où le temps ne s’écoule pas de la même façon.
Ici, on se prend d’affection pour le petit garçon qui vit son séjour loin de sa famille comme une punition. En outre, on s’attache à cette amitié naissante au fil des soirs et des rencontres entre Tom et Hatty. La dessinatrice a su retranscrire ce parfum d’enfance et de souvenirs sans pour autant nous embaumer de nostalgie. Grâce à ce récit, on redécouvre le plaisir de croire encore à la magie et à l’inimaginable. Il nous rappelle cet ami imaginaire que nous avons tous eu dans notre jeunesse pour combler les instants de solitude.
En un battement de cil, nous passons d’une époque à une autre. Ainsi, cette petite histoire nous fait comprendre à quel point les choses peuvent changer et évoluer en peu de temps. Edith, à l’origine de cette adaptation, nous balade à travers de somptueux paysages qui défient les lois du temps et dont le mystère nous tient en haleine jusqu’à la fin.
L’auteure:
Edith Grattery est une illustratrice française dans le milieu de la littérature jeunesse mais est aussi connue en tant que dessinatrice de bandes dessinée. Tom et le jardin de minuit de Philippa Pearce, n’est pas la première réécriture de Grattery puisqu’elle a brillamment relevé le défi d’adapter en bande dessinée les célèbres Hauts de Hurlevent d’Emilie Brontë.
Le détail:
Pour ce one shot, la graphiste a décidé de se concentrer sur l’amitié entre les deux enfants. Elle s’est également attaché à mettre en valeur ce jardin tout droit sorti de l’époque victorienne. Le roman original ayant été publié en 1958, elle a également choisi de faire l’impasse sur les références religieuses et a retravaillé le niveau de langage des personnages afin de rendre l’histoire plus compréhensible et accessible à tous.
La parenthèse:
En fiction, les univers fantastiques et l’exploration de ces derniers par des enfants sont quasiment indissociables. Il en existe d’ailleurs beaucoup d’exemples en littérature. Si vous avez toujours cette âme d’enfant, plongez-vous dans la lecture de l’album Peter Pan paru chez Disney Editions, à l’image du dessin animé qui a marqué toute une génération !
MassCritics