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Le prince des ténèbres (Megumi Osuga/ Kôtarô Isaka)

Le prince des ténèbres, la maîtrise progressive des pouvoirs
13/20
Le synopsis
 
  Andô est un jeune homme plutôt lâche. Il tente de toujours rester en dehors des conflits, en les évitant au maximum. Pourtant il a un don, celui de pouvoir faire dire ce qu’il veut à une personne, à condition que cette personne se situe à moins de trente mètres de lui. Dans la ville où il vit, un jeune homme mystérieux a créé un groupe, jouant de son charisme pour fonder une sorte d’armée de lutte contre les délinquants. Cependant ses méthodes ne sont pas forcément bonnes, il n’hésite pas à frapper les individus, à les ridiculiser, voire les tuer. Andô ne se sent pas concerné, jusqu’au moment où la présidente du journal de son lycée lui demande de faire un article sur ce mystérieux homme.
La critique
  Ce manga est classé dans les catégories shonen, c’est à dire que les lecteurs visés sont des jeunes hommes. Pourtant, de mon avis, ce manga ne possède pas vraiment la tonalité drôle qu’on peut attendre de ce genre. Le thème est plutôt grave, puisqu’il s’agit de traiter de la façon dont un jeune homme peut manipuler toute une ville afin d’y faire régner une « paix » toute à fait relative.
 
  L’intrigue est assez simple en soi, étant donné que nous suivons le parcours d’Andô qui découvre ses pouvoirs et en teste les limites. Au début du manga, c’est un personnage lâche et couard, qui reste dans sa bulle et n’intervient jamais pour aider les élèves ou les personnes en difficulté. Face à lui, son frère Junya est un électron libre. Il est souriant, s’amuse beaucoup et est très impulsif. Le dessin permet d’ailleurs de montrer cette opposition entre les frères et de rendre parfaitement compte de leurs caractéristiques, en mettant en scène leur façon d’être. Andô est toujours représenté sans sourire, avec la mine sombre, tandis que Junya a le regard rieur. Quant à Inukaï, le mystérieux jeune homme, son apparence est plutôt atypique, il a les cheveux longs, le teint pâle. De fait, il représente parfaitement le jeune homme marginal.
 
  Pour en revenir au personnage d’Andô, il représente en quelque sorte un antihéros. En effet, alors qu’il possède un pouvoir, il ne souhaite pas en user pour aider les personnes en difficulté. Il n’est pas du tout impliqué dans la société, alors qu’il observe tout au long du premier tome des attitudes peu orthodoxes de la part du gang d’Inukaï. Ainsi le jeune homme se retrouve à entendre des discussions entre des hommes politiques et le chef de gang. Il possède un talent qui pourrait être utile pour la société qui est menacé, mais il rechigne à l’utiliser car il ne se sent pas impliqué.
 
  L’ambiance de ce manga est assez spéciale, et c’est en partie dû au personnage d’Inukaï et à son groupe, les grass-hoppers. Il se voit comme un sauveur de la société, veut se débarrasser des délinquants mais il fait preuve d’une grande violence. A la fin du manga, Andô voit un de ses amis, maltraité par les caïds du lycée, se placer du côté d’Inukaï. Il met en danger la vie de ceux qui l’avaient embêté, en tentant de les asphyxier. L’influence des grass-hoppers semble donc plutôt néfaste.
 
  Je conseille ce manga aux personnes lassées des shonen traditionnels dans lequel le personnage principal découvre son talent et devient grâce à lui un héros. En effet, ici le don est traité d’une façon plutôt inhabituelle, en mettant en scène un personnage principale assez lâche.
 
L’auteur
 
  Ce manga est adapté d’un roman de Kôtarô Isaka, qui a collaboré à sa réalisation avec la mangaka, Megumi Osuga. Elle est une jeune mangaka prodige, étant donné qu’elle a remporté son premier concours à 12 ans, avant de collaborer sur ce manga à l’âge de 21 ans. Cette série lui a permis de gagner en notoriété et devenir une dessinatrice reconnue. Après cette série, elle a à nouveau collaboré avec Kôtarô Isaka sur la série Waltz, qui retrace l’enfance d’une des personnages de la série Le prince des ténèbres. Enfin, en 2012, elle fait paraître sa première série seule, Vanilla Fiction.
Le détail
 
  L’image qui est donnée des femmes dans la société n’est pas très positive. En effet, on note peu de personnages féminins et qui n’ont pas une grande importance dans l’histoire. Il semblerait qu’elles apparaissent dans des situations gênantes afin de plaire à un public masculin : personnages à grosse poitrine ou chemise mal boutonnée qui laisse voir un soutien gorge. De même, dans le premier tome, une jeune fille subit des attouchements dans le métro et le lecteur peut bien détailler la petite culotte de la victime. Ainsi, les personnages féminins ont des rôles minimes, ce qui est un peu dommage à mon goût.
La parenthèse
  Il paraît intéressant de noter que ce manga est inspiré d’un roman. En effet, à l’origine il s’agit d’un roman de Kôtarô Isaka, auteur de thriller, publié en deux parties dans un magazine littéraire. Deux ans après sa parution, le magazine Shogakukan a l’idée d’une adaptation en manga. Se lance alors un concours pour élire le mangaka qui aura l’honneur de travailler en collaboration avec l’auteur afin d’adapter le roman. Il ne s’agit cependant pas d’une simple adaptation, des changements ont été effectué pour plaire à un public plus jeune. Dans l’oeuvre originale, les personnages étaient des adultes, mais lors de l’adaptation, il a été décidé de mettre en scène des lycéens, afin de faciliter une identification avec les lecteurs. 
 
MassCritics
 
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