Le renard et la couronne (Yann Fastier)
Un roman d’aventure captivant ! 18/20
Le synopsis :
Lorsque sa grand-mère meurt, Ana, petite fille de 10 ans se retrouve seule. Elle rejoint alors Spalato, où elle va faire la connaissance d’une bande d’enfants des rues mené par une mystérieuse et fascinante jeune fille : Dunja. Mais alors que des tensions et des rivalités au sein du groupe vont obligés Ana à quitter ses amis, elle fait la rencontre de M. Roland, un naturaliste français. Celui-ci va se prendre d’affection pour elle et va lui proposer de venir vivre et étudier en France.
Mais dix ans plus tard Dunja va retrouver Ana et lui révéler un secret qui va complètement changer sa vie…
La critique :
Le renard et la couronne nous plonge dans un captivant roman d’aventures riches en péripéties et en rebondissements.
Très bien rythmé, le livre découpé en quatre parties laisse peu de place aux temps morts et nous immerge dans différents pans de vie de notre jeune héroïne qui nous retrace ses aventures depuis la mort de sa grand-mère. Quatre périodes donc, chacune nous plongeant dans des univers et des ambiances très différentes.
Si certains aspects du scénario ou des références directes nous renvoient à des œuvres bien connues comme Oliver Twist ou encore aux romans de Gaston Leroux, Yann Fastier à su néanmoins créer son propre univers, sa propre atmosphère et se saisir de tous les codes inhérent au genre du roman d’aventure pour en faire un roman passionnant et étonnamment riche quant à la diversité des sujets traités.
Politique, pouvoir, homosexualité, sont autant d’aspect que l’auteur à intégré à son récit. En effet, c’est un roman initiatique entre intrigues politiques et passion amoureuse, moderne et résolument féministe qu’il nous propose ici. Le tout, servi par un style ciselé et fluide qui nous transporte sans mal de la première à la dernière page.
Les personnages, quant à eux, se délestent de tout manichéisme, et sont pour la plupart bien travaillé. Mon coup de coeur va à Dunja, qui si elle n’est pas le personnage central de ce roman tient tout de même un rôle crucial dans l’histoire. Son assurance, son indépendance et son caractère fort nous séduit d’emblée et font d’elle ce me semble, encore bien plus qu’Ana un modèle d’émancipation féminine.
Car, il en est bel et bien question ici. Les mœurs de l’époque sont encore bien avilissante pour les femmes et celles-ci sont bien souvent relégué au rang d’épouse et de mère. Ici, elles sont pourtant présentée sous un tout autre jour. Battante à la tête d’une bande d’hommes, ou encore érudite elles sont bien loin des clichés de l’époque et n’aspire qu’à une chose : vivre libre et indépendante.
Il est vrai que l’on pourrait reprocher à Yann Fastier quelques raccourcis scénaristique un peu facile ou encore quelques points un peu moins crédibles mais finalement on oubli très vite ces petits détails et on se laisse embarquer dans une intrigue qui n’en reste pas moins prenante. Par ailleurs, l’époque (début 20e) est parfaitement retranscrite et on sent que l’auteur à voulu faire quelque chose d’authentique, si l’on excepte bien sûr la dernière partie qui se déroule en Draïna, pays purement fictif.
Au final, Le renard et la couronne est un roman, qui tout en nous plongeant dans le passé évoque des sujets très actuels. Portés par un scénario rondement mené et des personnages profonds, il nous offre ainsi un moment de lecture riche et passionnant !
L’auteur :
Après des études d’Arts plastiques et philosphie Yann Fastier devient bibliothécaire jeunesse. Depuis presque 20 ans, il a publié une cinquantaine de livres.
Le détail :
Crée en 2005, la maison d’édition Talents Hauts propose des livres pour la jeunesse qui bousculent les idées reçues. Ils souhaitent « être attentif à toutes les discriminations et au sexisme en particulier, porter haut les talents des auteurs qui les accompagnent et découvrir de nouveaux talents. »
La parenthèse :
Vous avez aimez Le renard et la couronne ? Alors nous ne pouvons que vous conseiller de vous lancer dans la lecture de La volte, le premier roman de Yann Fastier également paru chez Talents Hauts.
MassCritics