Le Zéro et le Un (Ryan Ruby)
Mauvaise addition. 09/20
Le synopsis
Le Zéro et le Un: Owen est un jeune universitaire à Oxford dans les années 90. Inséparable de son nouvel ami, Zach, avec qui il ne partage pas beaucoup de traits de caractères.
Autant Zach est populaire, rieur, joueur, extraverti et se moque des conventions, autant Owen est solitaire, renfermé et semble de prime à bord presque transparent.
L’histoire débute par le voyage d’Owen qui se rend dans la ville d’enfance de son ami, pour assister à son enterrement. Zach s’est en effet suicidé. Les circonstances sont floues, l’ambiance pesante et Owen se retrouve à soutenir et être soutenu par la sœur jumelle de son ami décédé. Cette sœur, Vera, qui parait fort différente de son frère et pourtant, pleine d’ambiguïté et de similitudes, plus l’histoire avance.
Des questions se posent pour les deux jeunes gens, les réponses viennent petit à petit, au fil des différents recoupements et des aveux échangés.
La critique
L’histoire commence assez fort dans le sens où, décrit comme un thriller cérébral et psychologique, le roman semble promettre une bonne intrigue.
Les premières pages proposent une atmosphère sombre et brumeuse. On sent Owen torturé et triste, on se doute qu’un drame s’est joué mais beaucoup d’informations manquent et l’imagination peut donc s’emballer.
Les chapitres alternent les temporalités. Les pensées actuelles d’Owen autour de ce qui s’est passé, l’enterrement ; les interactions avec la famille et surtout la sœur de Zach mais aussi plus anciennement la rencontre des deux amis, leurs réflexions, leurs pérégrinations, et leurs « déviances ».
Le roman me semblait donc bien parti et j’ai lu avec plaisir la première centaine de pages. Puis, tout retombe…doucement mais surement. Le rythme devient ennuyeux, l’intrigue s’essouffle, les promesses du début deviennent fades, le croustillant disparaît pour donner un résultat mou, gluant, un peu glauque et déjà vu.
Aucun personnage n’est attachant. Cela aurait pu être volontaire de la part de l’auteur mais encore aurait-il alors fallu développer l’intrigue et la psychologie générale des interactions et des personnages pour donner un sens à l’ensemble.
Au final, vous l’aurez compris, je referme ce roman déçue et restant sur ma faim, ma note et mon appréciation se rapprochant donc plus du zéro que du un.
L’auteur
Ryan Ruby est californien et est né en 1983. Le Zéro et le un est son premier roman (Presses de la Cité). Il ne dispose pas de page internet et aucune autre information n’est encore disponible sur l’auteur, en dehors de quelques nouvelles et articles publiés.
Le détail
La couverture, très graphique et symbolique, représente bien l’idée du livre et l’aspect « envers du décor » des personnages et de leurs relations.
La parenthèse
Les chapitres sont présentés par des petits interludes citant des passages du fameux livre « philosophique » qui sera une sorte de fil conducteur tout au long du roman, une sorte de livre dans le livre.
Malheureusement, ici encore, des longueurs et peu de sens. L’idée initiale était bonne mais retombe vite comme un soufflé lorsqu’on se rend compte du peu de sens et d’évolution de ces citations.
Marie pour MassCritics