L’expérience de la pluie (Clélie Avit)
De l’amour et des bulles. 13/20
Le synopsis
L’expérience de la pluie: Arthur, 6 ans, vit avec sa maman Camille dans une bulle un peu particulière. Tous les deux sont en fait autistes. Aussi, dès que la routine est un peu bousculée, tout s’effondre. Il suffit d’une nouvelle rencontre ou d’une simple bousculade dans la rue pour les blesser. Leur syndrome d’Asperger les isole totalement du monde. Si Camille est parvenue à s’y faire avec l’âge, Arthur a encore du mal avec le monde extérieur. Heureusement, sa mère est là pour veiller sur lui. Mais un soir, Aurélien croise leur route et tombe sous le charme de ce duo peu ordinaire.
La critique
L’expérience de la pluie est un roman sur l’autisme. Contrairement à d’autres fictions portées sur le sujet, ici ce n’est pas un mais deux personnages principaux qui sont atteints du syndrome d’Asperger : une mère et son fils. Deux bulles englobées dans une toute grande pour faire face au monde qui les entoure. Pour son roman, Clélie Avit a décidé de mettre l’accent sur l’hypersensibilité de ces personnes au quotidien, et de ce que cela peut engendrer, d’où la notion à plusieurs reprises « d’expérience ». Tout comme les héros de cette fiction, le lecteur se met dans une bulle pour sa lecture pour profiter d’un moment de tendresse et de poésie.
Si douceur et émotions il y a, on trouve également dans le récit de nombreuses longueurs. L’auteure s’égare à plusieurs reprises dans des descriptions qui n’auraient pas besoin d’exister et perd aisément le lecteur. Je m’attendais à autre chose. A quelque chose de plus grand. A une romance plus dévastatrice, à des sentiments beaucoup plus puissants, et à un véritable huit clos entre une mère et son fils.
Or, si on nous indique clairement dès le départ que Camille est autiste profonde, on ne le devinerait absolument pas au cours du récit, tant elle semble mener une vie normale. On ne sait pas non plus où Clélie Avit veut nous mener. Le schéma narratif n’est pas clair du tout, et l’on se perd entre l’histoire qui semble démarrer avec Aurélien et les péripéties rencontrées par nos héros. Les longueurs et l’incompréhension de certains chapitres rendent alors la lecture ennuyeuse, et c’est dommage car l’histoire était plutôt bien partie. D’autant que lorsque l’on a le livre pour la première fois sous les yeux, on se dit que l’on a sans doute un futur best-seller entre les mains. On y était presque…
L’auteur
Née en 1986 en Auvergne, Clélie Avit n’en est pas à son premier coup d’essai. Elle a déjà écrit Je suis là, paru aux éditions JC Lattès, qui lui a valu en 2015, le prix Nouveau Talent. Le roman, qui a conquis pas moins de 60 000 lecteurs, a été traduit dans 24 autres langues. L’expérience de la pluie (Plon) est son second ouvrage.
Le détail
C’est à la page 137 que le lecteur peut trouver la réponse à la question suivante : pourquoi ce titre, L’expérience de la pluie ? Il s’agit pour le personnage principal de la sensation d’une goutte sur la tête. Puis de la multiplier par 100 pour savoir ce qu’une personne autiste est capable de ressentir lorsqu’elle se retrouve sous la pluie.
La parenthèse
L’autisme et plus particulièrement le syndrome Asperger attirent votre attention ? Vous souhaiteriez lire d’autres fictions et témoignages pour découvrir plus en détails ce trouble du développement humain ? Je vous conseille vivement Les mondes de Sam écrit par Keith Stuart. Et si vous préférez les histoires vraies, jetez un œil à l’ouvrage de Daniel Tammet, Je suis né un jour bleu.
Sandrine K. pour MassCritics