L’homme inquiet (Henning Mankell)

Une enquête policière au scénario bien mené. 14/20

Le synopsis:

Kurt Wallander, commissaire qui a fêté ses soixante ans il y a peu, s’inquiète de soudaines pertes de mémoire mais se réjouit de l’arrivée dans sa vie de sa petite-fille. En parallèle de cela, il doit enquêter sur la disparition du beau-père de sa fille, après que celui-ci lui ai raconté une mystérieuse histoire de sous-marin.

La critique: 

L’homme inquiet donne l’impression assez étonnante de lire deux romans à la fois. On lit bel et bien une enquête policière sur fond de Guerre froide. Mais c’est aussi l’histoire d’un homme qui a peur de vieillir, les hauts et les bas de la vie de celui qui est devenu grand-père, la peur de la solitude… Les deux sont habilement mêlés, surtout pour ceux qui ont déjà suivi le commissaire dans ses précédentes aventures. Ces faiblesses et cette mélancolie douce et amer qui se dégage de la lecture rendent le personnage extraordinairement humain. Ceux qui l’entourent sont également attachants à leur façon. Souvent un peu bourrus ou un peu secrets.

Les dialogues sont à l’image du personnage principal : bruts, sincères, minimalistes. Cela peut surprendre. Les phases de dialogues sont ainsi réduites à leur minimum, avec un tutoiement de rigueur qui doit être une coutume scanoise (le récit se passe en Scanie, une région de la Suède). Si c’est le cas, une note de l’éditeur aurait été bienvenue, car pour un public français c’est un peu déconcertant de voir deux personnages qui ne se connaissent pas, dans un cadre où le vouvoiement aurait été de rigueur, se tutoyer tout de suite.

L’histoire se passe donc en Suède, et cela apporte un charme indéniable au récit, qui est rythmé par des longues promenades ou des trajets en bateaux. Les noms de lieux ou de personnages sont dépaysants et participent à l’immersion dans le roman. Cela change des habituels milieux ultra-urbains à New york ou autres !

Enfin, le scénario en lui même est bien mené. Certaines phases sont un peu longues, mais il y a assez de rebondissements dans l’enquête pour que l’on ai envie de poursuivre la lecture. Le mystère entourant la disparition du beau-père étant vraiment indéchiffrable.

En revanche, il est de bon ton de conseiller la lecture de ce roman après avoir lu au moins quelques unes des précédentes enquêtes du commissaire Wallander. En effet, L’homme inquiet est l’avant-dernier tome d’une série. Il prend toute sa dimension lorsque l’on s’est attaché au personnage, que l’on connaît son passé etc. Pour quelqu’un qui lit ce seul roman, sans avoir lu les autres, cela reste une lecture plaisante. Mais avec parfois quelques longueurs, lorsque l’auteur s’attarde sur le personnage principal.

L’auteur:

Henning Mankell est un auteur et dramaturge suédois, né le 3 février 1948 à Stockholm, et décédé le 5 octobre 2015. Il s’est fait connaître grâce à la série d’enquêtes du commissaire Wallander, mais a également rédigé des ouvrages de littérature jeunesse. Il a reçu de nombreux prix, notamment pour Meurtrier sans visage (Seuil), la première enquête de Wallander.

Le détail:

Le thème de ce roman est donc la peur de vieillir, les troubles de la mémoire, et la joie d’être grand-père. Tout ces états d’âmes traversent le personnage au cours du roman. Il est intéressant de savoir que l’auteur a, à quelques jours près, le même âge que son personnage ! En effet, Kurt Wallander est né le 30 janvier 1948, soit 5 cinq jours avant son auteur.

La parenthèse:

Devant leurs succès, les enquêtes du commissaire Wallander ont connu plusieurs adaptations télévisuelles produites en Suède. Mais également une adaptation britannique, diffusée sur la BBC, selon un format de trois épisodes de 90 minutes par saisons. La production s’est achevée avec la quatrième saison.

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