L’Ours et le Rossignol (Katherine Arden)

Une belle plongée dans le folklore russe ! 18/20

Le synopsis:

Vassia n’est pas une petite fille comme les autres. Elle peut voir les esprits protecteurs de la maison. Ce qui n’est pas vraiment pour plaire à la nouvelle femme de son père, dévote et bien décidé à mettre un terme aux coutumes païennes et aux superstitions ancestrales. Vassia réussira-t-elle à sauver les anciennes croyances et à vaincre les sombres forces nichées au coeur de la forêt ?

La critique :

Si je dois bien avouer que j’ai eu quelques difficulté à rentrer dans l’histoire, passé quelque pages et un début un peu poussif, j’ai finalement été captivée et positivement surprise par la tournure que prend cette histoire.

L’Ours et le Rossignol nous mène en Russie au coeur d’une sombre forêt, là où vit Vassia et les siens. Fille d’un boyard, elle a semble-t-il hérité des pouvoirs que l’on prêtait à sa grand-mère. Cette jeune fille au fort tempérament, farouche, libre et indépendante voit en effet bien des choses et semble être promise à un étrange destin.

Nourrie du folklore russe ce roman est un superbe conte, à la fois sombre, terriblement beau et fascinant. Il nous plonge dans un univers froid et rude qui recèle pourtant nombre de petites merveilles qui font tout le charme de cette histoire.

Ainsi, du petit village de Lesnaia Zemlia à Moscou, c’est la Russie médiévale du XIVe siècle que Katherine Arden nous propose de découvrir : ses coutumes, ses croyances, et ses terribles hivers. Croyances qui seront d’ailleurs le fer de lance de ce premier tome puisqu’on assistera à la lutte entre les anciennes coutumes païennes, farouchement défendu par Vassia, et les principes du christianisme que tentera d’imposer, bon gré, mal gré, Konstantin, un prêtre ambitieux et extrémiste qui passe son temps libre à peindre des icônes. Celui-ci apparaîtra d’ailleurs comme l’élément perturbateur qui vient anéantir tout un équilibre entre croyances païennes et chrétienne qui fonctionnait jusqu’alors parfaitement bien.

D’emblée, on s’attache à Vassia mais aussi au reste de sa famille, si l’on excepte la belle-mère qui ne porte pas la jeune fille dans son coeur, malgré qu’elle partage toutes deux les mêmes aptitudes. Mais si pour l’une celles-ci apparaissent comme une bénédiction, pour l’autre ce don apparaît comme une véritable abomination, nourrissant sa folie. Aussi, la jeune fille apparaît comme un électron libre et rebelle dans un monde très codifié et avilissant pour la femme, bien décidé à mener sa vie comme elle l’entend et pas comme le lui impose les mœurs de l’époque. De fait, cette volonté inébranlable et son combat perpétuel pour sa liberté mais aussi pour le bonheur des siens lui accorde tout de suite notre affection.

Dans un cadre peu habituel Katherine Arden nous offre donc une chronique familiale doublée d’un conte intelligent et fabuleux. Tout un bestiaire fantastique vient ainsi enrichir cet univers, avec des personnages tels Morozko, le Vassila, le Domovoi ou encore la Roussalka… autant de créatures qui confèrent à cette histoire une ambiance et un charme tout particulier. Par ailleurs, c’est une véritable ode à l’imagination, à la liberté et à l’émancipation féminine mais également un questionnement pour le moins intéressant sur le rapport à la foi qu’elle nous propose avec ce premier roman pleins de légendes et de magie.

L’auteur :

Diplômées en littérature française et russes au Middleburry College, Katherine Arden a étudié quelques temps à Moscou. L’Ours et le Rossignol, est son premier roman (Denoël éditions).

Le détail :

Quelques figures historiques apparaissent dans l’histoire comme Vladimir Andreïevitch ou Dimitri Ivanovitch. Cependant, l’auteur spécifie bien qu’elle a prie quelques libertés avec la vérité historique.

La parenthèse :

L’Ours et le Rossignol est le premier tome d’une trilogie intitulée The Winternight Trilogy. La date de parution du tome 2 n’est pas encore dévoilée mais on à hâte de découvrir la suite cette nouvelle trilogie très prometteuse.

MassCritics

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