Mär (Nobuyuki Anzai)

Un monde aux allures de contes! 16/20

Synopsis:

Mär : Ginta est un jeune adolescent quelque peu fragile et atypique. Il ne cesse de rêver d’un autre monde, féerique et il semble croire à l’existence de ce monde. À part son amie Koyuki, personne ne le croit. Un jour, il est transporté directement dans un monde parallèle, tout à fait semblable à celui de ses rêves.

Il part alors à sa découverte, et y rencontre la sorcière Dorothy, qui recherche un ärm très rare. Cet épisode est l’occasion de mieux comprendre cette notion d’ärm : il s’agit d’artefacts magiques qui permettent d’invoquer des monstres et des armes. Après avoir découvert ses nouvelles facultés sportives et physiques, Ginta récupère Babbo, artefact précieux, mais surtout vivant.

Ils partent ensemble découvrir le monde, et rencontrent un deuxième personnage : Jack. Ils l’aident à se débarrasser de loups-garous pilleurs de légumes, sauvant le potager de Jack. Une amitié se lie entre les deux garçons qui décident de partir à l’aventure ensemble. Mais ils ne se doutent pas qu’un personnage sinistre est à la recherche de Babbo..

La critique :

Cette histoire de monde parallèle peut paraître peu originale, car très présente dans la littérature et le cinéma. Pourtant ce manga est très novateur. On y trouve beaucoup d’humour, avec des dessins extrêmement drôles et efficaces, créant le comique immédiatement. Le dessin est très précis, avec des personnages propres aux mangas, il ne faut donc pas s’attendre à une forme de dessin très réaliste. En revanche la richesse du dessin réside dans des illustrations prenant une double page, d’une grande qualité, très précises et surtout frappantes.

Pour ce qui est des personnages, je trouve que Ginta est très attachant, il est plein d’espoir et de joie de vivre. La façon dont il est dessiné rappelle légèrement les personnages de Dragon Ball , avec leurs cheveux dressés sur la tête. Son arrivée dans le monde de Märchen est pour lui un vrai rêve. Il est plutôt naïf et c’est cette naïveté qui crée un réel attachement pour son personnage.

Par ailleurs, un des points positifs de ce premier tome est qu’il n’y aucune perte de temps dans l’intrigue. On entre directement dans l’action, sans présentation préalable du contexte. Les différents éléments d’action sont amplement suffisants pour obtenir les renseignements nécessaires à la bonne compréhension des éléments. Les informations indispensables sont apportées par les événements, telles que le fonctionnement des ärms, expliqué à Ginta par Dorothy, après questionnement de celui-ci. Le lecteur profite également de cette explication.

D’ailleurs l’originalité du manga tient dans cette invention d’un nouveau type d’objets. Ils sont présentés comme des artefacts, qui permettent d’invoquer des créatures, des armes ou des portails. Ce système est tout à fait novateur, le manga datant de 2003 en version originale japonaise.

Enfin, pour moi ce premier tome donne très envie de lire la suite, il crée de nombreuses attentes car beaucoup d’éléments sont évoqués comme étant potentiellement importants, mais ne sont pas développés. Par exemple Babbo est entouré d’un grand mystère, étant donné qu’il est très convoité. Ce manga fonctionne énormément sur l’attente créée, il faut donc être patient et aimer les mystères. Plusieurs éléments laissent le lecteur face à ses propres questions, sans pour autant que des réponses soient apportées dès ce premier tome.

Je conseille donc cette série à toutes les personnes qui aiment les histoires dans des mondes imaginaires, avec de l’action, mais surtout aux personnes qui aiment les mangas pour leur humour efficace. C’est un plaisir de lire ce tome, car on ne s’ennuie pas, il n’y a pas de temps mort. Pour les personnes qui auraient justement peur de ce surplus d’actions, n’ayez pas de craintes, on y trouve également des moments d’émotions très justes, sans jamais tomber dans le pathétique.

L’auteur :

Nobuyuki Anzai est un mangaka qui a été l’assistant de Kazuhirô Fujita, connu par sa série Karakuri Circus. On ressent dans les œuvres de l’auteur de Mär cette forte influence. Il est un auteur spécialisé dans le shônen, c’est à dire les mangas qui ont pour public ciblé les jeunes adolescents masculins. Ce mangaka a été connu en France dès 2003, avec une première série Flame of Recca, puis par Mär (Kana) , série immédiatement suivie de sa suite Mär Omega. Il s’amuse sur chacune des couvertures intérieurs à se mettre en scène avec ses artefacts, permettant aux fans de la série de voir ce qu’ils donneraient dans la réalité.

Le détail :

Un des éléments très intéressants de ce manga est la référence au conte. Le titre de la série Mär, renvoie au mot allemand märchen qui signifie le conte de fées. Dans son titre le mangaka montre sa volonté de plonger son lecteur dans un monde imaginaire. Logique donc de trouver des loups-garous et des fées dans son œuvre. Dorothy la sorcière correspond à l’idée que nous en avons, mais elle est à la sauce manga, donc belle et mystérieuse. Les contes tels que nous les connaissons sont adaptés pour entrer dans le cadre du shonen. Les loups-garous, certes virulents, se nourrissent finalement de légumes, ce qui est comique.

La parenthèse :

Ce manga entre donc dans la catégorie des shonen, les mangas qui mêlent le comique et l’action. L’humour est extrêmement efficace dans ce genre, et il passe beaucoup par les images. Les expressions faciales sont amplifiées pour rendre l’émotion très lisible. On retrouve dans tous les mangas le même usage des expressions, comme dans Dragon Ball , Naruto , Shaman King . Les petites vignettes permettent des dessins plus simplistes, qui insistent sur une émotion, souvent accompagnées par des répliques cassantes adressées au héros. Celui-ci est tout sauf un être parfait, et Ginta ne manque pas à cette règle, étant source de moqueries.

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