Switch Girl (Natsumi Aida)
Un portrait burlesque et moderne des filles d’aujourd’hui. 14/20
Le synopsis
Nika Tamiya est une lycéenne charismatique, admirée de tous. Toujours à la mode, elle est une icône pour les filles et la petite amie idéale pour les garçons. Cependant, derrière cette apparence parfaite se cache une personnalité loin d’être aussi douce et calme que Nika le prétend. En effet une fois rentrée chez elle, à l’abri des regards, Nika se met à l’aise au point d’en dégoûter ses camarades du lycée s’ils le savaient. Pyjama rose, couettes et plaids en tout genre, Nika ne ressemble plus à la fille populaire. Son secret est précieusement gardé jusqu’à la rencontre d’Arata, son nouveau voisin et camarade de classe.
La critique
Le titre du manga fait référence à la capacité de l’héroïne à changer de style. En effet, lorsqu’elle est au lycée, bien apprêtée, Nika est en mode « ON ». Elle ne laisse rien au hasard, rien qui pourrait laisser supposer une autre personnalité. Pourtant quand elle revient chez elle ou bien quand elle n’a pas cours, Nika passe en mode « OFF ». Ainsi l’héroïne a, en quelques sortes, deux facettes, deux personnalités. Les deux modes sont bien définies, Nika est en mode « OFF » uniquement chez elle et pour faire les courses dans les magasins discount qu’elle aime tant. Là, elle bien souvent accompagnée de sa mère et de sa sœur elles aussi en mode « OFF ». La double personnalité est donc bien une histoire de famille.
La famille est justement un thème très important dans le manga. En effet derrière son aspect divertissant de manga pour filles, Switch Girl soulève des questions importantes telles que le passage à l’âge adulte, et l’absence de repères. Le tout est cependant toujours traité avec beaucoup d’humour et de légèreté. Cet équilibre entre divertissement et thèmes importants fait de Switch Girl une série très attachante.
L’auteur décrit sa série comme un portrait burlesque et moderne des filles d’aujourd’hui. En effet, peu de séries montrent les petits tracas des héroïnes quand elles sont chez elles. Ces dernières sont en effet généralement présentées comme des jeunes femmes fortes et courageuses. Switch Girl se différencie en mettant l’accent justement sur ce qui est caché dans les autres séries dites pour filles. Autrement dit les soucis d’épilations, de points noirs, … Ces détails font certes sourire au début, cependant au cours de la série il y a des passages où ces détails personnels et parfois intimes prennent le dessus sur l’histoire. C’est là que se situe la limite de la série. A titre d’exemple les problèmes digestifs de l’héroïne ne constituent pas une priorité narrative, pourtant nombreuses sont les références à cela.
L’auteur
Natsumi Aida est une dessinatrice et scénariste japonaise. Switch Girl (Delcourt) est sa première série connue. C’est grâce à elle que Natsumi Aida gagne la reconnaissance du public. Les lecteurs ont en outre l’occasion de connaitre davantage l’auteur grâce aux apparitions de celle-ci, représentée en petit personnage vêtue d’une sorte de grenouillère, elle livre des anecdotes ainsi que des conseils dans divers domaines
Le détail
En plus des différentes apparitions dans l’histoire, l’auteur est très présente dans le manga, et pour ses lecteurs. Ainsi, elle utilise ses expériences personnelles et en fait part en détails dans des apartés. En outre, Natsumi Aida laisse beaucoup de place dans ses mangas pour les réponses aux courriers des lecteurs. Cela fait d’elle une auteur très proche de ses lecteurs.
La parenthèse
En 2011, la chaine Fuji TV propose une adaptation en série télé. On retrouve alors Nika Tamiya dans une série de seize épisodes plutôt fidèle au manga. L’actrice principale rend bien à l’écran le côté décalée de la série, et les réalisateurs ont réussi à conserver l’aspect burlesque voulu par l’auteur.
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