Une histoire d’hommes (Zep)

L’histoire tendre et émouvante de quatre garçons dans le vent! 16/20

Le synopsis:

Quatre amis, autrefois stars du rock dans les années 1990 lorsqu’ils formaient le groupe les Tricky Fingers, ont désormais pris des chemins différents. Si Sandro, le leader du groupe, rencontre le succès dans une carrière solo, les trois autres se sont rangés dans une vie plus tranquille. Ils s’apprêtent à rejoindre Sandro chez lui, en Angleterre, pour quelques jours de retrouvailles. Mais les rêves déchus de certains et un lourd secret risquent bien de briser leur amitié.

La critique:

On retrouve ici le coup de crayon du célèbre auteur de Titeuf. Mais cette fois ci  dans un style plus mature pour une bande dessinée destinée aux adultes. C’est une histoire simple, qui se lit très facilement,  efficace par l’intrigue qui unit les personnages et nous fait replonger dans leur passé de rock star.

Ces quatre personnages principaux sont traités avec attention. En effet, ils ont chacun une personnalité bien définie. Sandro est celui qui a réussi grâce à son ambition. Franck est le rigolo de la bande parfois un peu lourd. J.B. s’est rangé dans une vie tranquille avec une femme et des enfants. Yvan, quant à lui, qui est selon moi le personnage autour duquel tourne l‘histoire, bloqué dans l’année où le groupe s’est dissout, paraît à la fois frustré et nostalgique de l’époque des Tricky Fingers.

Les femmes, ou plutôt, la femme, n’est pas en reste non plus. Annie, la compagne de Sandro, a elle aussi un caractère bien à elle. Fragilisée et blessée par un tragique événement, elle semble n’être plus que l’ombre d’elle-même. Et puisque sans femme, il n’y aurait pas d’homme, Annie occupe également un rôle capital dans cette histoire résolument masculine.

Le récit mêle présent et flashbacks, où l’on voit les années fastes du groupe, puis la séparation de ses membres. Zep a d’ailleurs fait un bon travail de vieillissement et de rajeunissement sur ces personnages. Excepté pour Yvan qui n’a pas changé depuis les années 1990, montrant ainsi ce fameux blocage, et sa peur de l’engagement, d’avancer dans la vie. Grâce aux flashbacks, l’auteur dévoile également une « ambiance rock », avec les concerts enflammés, la drogue, les filles… mais qui m’a parue  un peu caricaturée.

C’est aussi une histoire riche en émotion, au ton grave, avec néanmoins quelques touches d’humour. Car, c’est avant tout une histoire de retrouvailles entre de vieux copains, où les souvenirs remémorés autour d’un whisky laissent place à l’amertume d’un terrible secret. Mais la révélation de ce secret va permettre à certains d’évoluer, montrant ainsi que l’on peut continuer à grandir même à l’âge adulte.

En commençant la lecture d’Une histoire d’hommes, j’ai d’abord pensé que l’histoire allait se dérouler autour de la jalousie des anciens membres du groupe envers Sandro et son succès. J’ai donc été surprise, et finalement contente, que cela n’est pas été le cas. L’intrigue est plus complexe et raconte en même temps simplement une histoire d’amitié entre quatre hommes, montrant ainsi la force des liens qui les unissent, malgré les aléas de la vie.

L’auteur:

Zep est un auteur suisse de bandes dessinées, qui réalise son premier fanzine en 1979 intitulé Zep. Il travaille ensuite pour Le Journal de Spirou en 1985. Par la suite il publie trois albums, et se fait remarquer par les éditions Glénat. Il crée alors le personnage de Titeuf, qui fera son succès. S’en suit Le Guide du zizi sexuel et le magazine Tchô ! Zep se tourne ensuite vers un registre plus adulte, avec notamment Une histoire d’hommes en 2013. Il est également passionné par la musique et a monté plusieurs groupes : Zep’n’Greg, Blük Blük et Alice in Kernerland.

Le détail:

Dans cette bande dessinée, seul le trait noir dessine les personnages et les objets, puisqu’il n’y a aucun remplissage coloré. Des aplats de couleur monochrome habillent et définissent néanmoins les différentes cases pour différencier les scènes présentes des flashbacks. Ce style graphique donne une atmosphère particulière à l’histoire, comme si elle se déroulait dans un rêve ou un souvenir.

La parenthèse:

Au-delà de cette histoire d’amitié, on est totalement plongé dans l’univers du rock, par l’histoire du groupe en lui-même, mais également par des noms de chanteurs et de groupes célèbres du rock’n roll, tels qu’Eric Clapton, les Rolling Stones, ou encore Sting, glissés dans les dialogues. Le lieu de l’intrigue n’est pas non plus choisi au hasard, puisque l’Angleterre est la terre qui a vu naître des grands noms du rock. Le pseudonyme Zep est d’ailleurs une référence au groupe Led Zeppelin, montrant ainsi la passion de l’auteur pour cette musique, passion qui se ressent dans Une histoire d’hommes.

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