La vérité sur l’affaire Harry Quebert (Joël Dicker)
un thriller litteraire, captivant ! 17/20
Résumé :
À New York, au printemps 2008, lorsque l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.
Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.
Extrait :
– Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer.
La critique:
(Après avoir connu un grand succès à la sortie de son premier roman, le jeune écrivain Marcus Goldman ne trouve plus l’inspiration pour le nouveau livre qu’il doit remettre à son éditeur dans quelques mois. Alors que la date fatidique approche, Marcus apprend que Harry Quebert, son mentor est accusé du meurtre d’une jeune fille de 15 ans, disparue trente ans plus tôt. Convaincu de l’innocence de son ami, il va mener l’enquête.)
Fausses pistes et coups de théâtre sont au rendez vous dans cette enquête riche en rebondissements. Joël Dicker nous offre ici une histoire franchement passionnante au suspense sans cesse croissant grâce à une construction du récit habile et originale. Entre les témoignages des différents protagonistes, et les nombreux retour en arrière, l’auteur mène son lecteur en bateau, feignant de lui offrir quelques éléments de réponses, qu’il démonte bien vite ensuite, pour finalement arriver au seul dénouement que l’on avait pas envisagé.
Malheureusement, quelques détails nuisent un peu à la crédibilité de l’histoire. Le lecteur sera certainement surpris face à certains personnages qui manquent de consistance et véhiculent de nombreux stéréotypes (notamment l’éditeur de Marcus et l’agent Gahalowood), ou encore face aux extraits des origines du mal (soi disant chef d’oeuvre de Harry Quebert) qui semblent tout droit sorti d’un roman à l’eau de rose.
Il est également bien dommage que la réflexion sur la création littéraire ne soit pas un peu plus poussée, car ce qui aurait pu être une vraie bonne idée, reste au final très superficielle.
Ces quelque détails, bien que dérangeants (surtout pour un roman aussi bien récompensé) n’ont cependant pas réussi à gâcher mon plaisir. La vérité sur l’affaire Harry Québert reste une enquête bien ficelée qui se lit très rapidement grâce au style simple et clair de Joël Dicker et je dois dire que pour moi, qui ne suis pas une grande fan du genre, ce roman a été une très bonne surprise.
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